TransJu'Trail 2020 Ma Course

Publié le par Christian

Ambiance inhabituelle sur cette ligne de départ… des spectateurs masqués, les coureurs aussi, qui partent par petites vagues… mais le reste ressemble aux trails habituels… Le réveil matinal, les frontales, les bâtons à la main, les encouragements des supporters… Et nous avons, Philippe et moi, des supporters!!! Marie Laure, Christelle et Manu nous ont accompagnés et vont assurer nos ravitaillements et nous suivre jusqu'au bout.

La TransJu-trail, habituellement en juin, reportée à cause de la crise sanitaire et qui passe de 72kms à 52kms, ce n'était pas notre programme en début de saison, mais suite aux annulations de courses, nous avons modifiés nos choix et nous voici à Morez pour ce départ.

6h45: Départ par "vagues", pour éviter trop de promiscuité. Dès les premiers mètres, je range le masque dans une poche du sac. Je pars tranquille pour une fois, avec Philippe. Quelques centaines de mètres à galoper et très vite des escaliers et rampes en béton… marche "rapide"… déjà!!! Quelques petits faux-plats permettent de relancer un peu, mais ça monte raide. Philippe me suit sans problème jusqu'au moment où il doit faire une "pause technique". "Ne m'attend pas!"…Bon, je continue tranquille, il va me rattraper. Il s'est bien entrainé cet été, en particulier dans le Massif du Sancy. Moi, par contre, j'ai fait de la montagne cet été, mais : escalade et alpi…, et quasiment pas de footing. J'ai repris fin aout quelques sorties courtes et seulement 2 entrainements de plus de 20kms sur plat…

Au passage du col, je consulte mon tableau prévisionnel, la montre GPS (c'est pratique) et j'ai quelques mn de retard, mais ça colle à peu près.

Descente… bien… le circuit repasse près de la ligne de départ et je retrouve nos suiveurs. Je n'ai besoin de rien, donc pas d'arrêt, juste le temps de préciser que Philippe arrive.

La suite est relativement variée, montées descentes, très peu de plat… Et pour l'instant, ça va! Je suis un peu en retard sur mes prévisions, mais pas trop et comme dab, j'ai dû prévoir "un peu optimiste".

Je retrouve les co-équipiers et là, je prends le temps d'ajouter un peu d'eau dans ma poche, mais vite, je repars. J'ai juste le temps d'entendre: "Philippe arrive!"…

C'est bon, il va me rattraper dans la prochaine montée… pour l'instant ça descend et ça va… Un mini-ravito, avec juste un peu d'eau, j'en prends un verre et c'est reparti et…là ça monte!!! Je suis sur une toute petite route et d'un seul coup, je me dis qu'il n'y a personne devant moi, ni derrière et qu'il n'y a aucune balise en vue!!! Zut! J'ai loupé une bifurcation… temps perdu, kms en plus… une voiture arrive, je demande à la conductrice, elle me dit qu'elle a vu les coureurs monter sur la gauche… je vais les retrouver plus haut… je fonce en me maudissant de cette faute d'inattention de débutant. Un grand virage et je vois en contrebas, sur le chemin, la file de coureurs … avec Philippe.

Je le rejoins et nous repartons ensemble, sur un bon rythme. Mais nous n'avons pas les mêmes vitesses de montée et de descente. Quand ça monte, il passe devant et j'ai du mal à le suivre. En général, je le vois prendre quelques mètres… puis quelques autres… Bon, les montées sont raides, mais pas trop longues… Dans les descentes, c'est le contraire, j'adore ça et je me laisse aller à fond… Je me fais plaisir, je gagne du temps (en général plusieurs places) et surtout, si je me freine, ça me fait mal très vite aux genoux. Donc, à fond!

Bien sûr, on se retrouve assez vite et sur les faux-plats, on se suit… et ça fait du bien d'échanger quelques mots de temps en temps, car ça commence à devenir dur et les kms ne passent pas vite. D'après la montre et les repères sur le terrain nous sommes en retard sur nos prévisions, mais loin encore de la barrière horaire.

La moyenne horaire baisse et le moral aussi… et j'ai l'impression que c'est pire chez Philippe. Nous en sommes à peine à la moitié et les sensations sont "très moyennes".

A la fin d'une grosse descente, je me retourne et je ne vois pas Philippe. Bon, je repars tranquille et je retrouve nos suiveurs vers le 30ème km. Un petit complément dans le sac, pas de solide, car je ne mange pas beaucoup, ça ne passe pas bien… et puis le ravito de l'organisation, c'est bientôt! Philippe arrive quand je suis prêt à repartir, je lui propose d'attendre, mais il me dit qu'il n'avance plus et qu'il va peut-être aller jusqu'à Prémanon, mais surement arrêter. Je l'encourage à continuer quand même, et je fini par partir.

Grosse montée pour le ravito de Prémanon, c'est désespérant de ne pas pouvoir aller plus vite…

Prémanon, le ravito avec du liquide et du solide! Un peu de monde, mais c'est en extérieur et "j'oublie" de mettre le masque; je prends juste le sac avec pâtes de fruits, barres, banane et chips! Nos suiveurs sont là, Christelle m'aide à remplir ma poche d'eau. Et je profite des toilettes de la salle des fêtes. Je prends aussi le temps de grignoter tranquillement quelques chips (pour le sel) et la banane. Quelques mots avec nos suiveurs… Philippe est reparti du précédent point, mais pas sûr qu'il va continuer après celui-là.

Je repars tranquille, car ça monte et en plus j'ai mis plein de choses dans l'estomac (5chips et une banane).

L'arrivée est encore loin, mais la petite pause m'a fait du bien et je suis moins mal. Je sais aussi qu'à partir de là, je vais croiser plus souvent nos suiveurs et ça c'est bon pour le moral. Justement, ils sont là sur la petite route et…Philippe est avec eux! Je suis bien triste qu'il ait arrêté! Je dois finir!

Je rentre dans les 10 derniers kms, les montées se font encore plus raides, certaines descentes aussi mais j'arrive à maintenir

l'allure générale (montée en marche "rapide" et descente "à fond"). Un coup d'œil de temps en temps sur ma montre me renseigne sur cette allure et même si j'ai compris que je vais mettre plus des 9h envisagées, je me bats quand même pour ne pas finir au ralenti. Mais ma foulée économique et rasante me joue des tours…j'accroche une racine et c'est une grosse gamelle!!! Je suis à plat ventre, les 2 jambes tétanisées! Bien du mal à calmer la douleur, détendre les muscles et me relever. Je repars rapidement en déroulant au mieux. Je me concentre sur mes sensations et le terrain, car ce n'est pas le moment de se relâcher.

Par moments, j'arrive à discuter un peu avec d'autres coureurs, en particulier ceux qui terminent le 36kms. Ça permet de "passer le temps" et puis… faire des connaissances, même éphémères, échanger, ça fait partie de "l'esprit trail"!

C'est raide à remonter une piste de ski rouge!!! Surtout après 45kms de course… je me jette dans la descente qui suit, mais, c'est court et j'approche le 50ème et toujours pas de fin en vue… Une succession de petites montées et faux-plats… je relance comme je peux… le "Fort", un parcours accrobranche,… ça sent bon l'arrivée… et enfin le tremplin de saut au-dessus du village!

Petite descente, les encouragements des suiveurs et… la ligne d'arrivée!

Ce n'est pas la foule des grands jours comme je l'ai vécu sur d'autres courses, mais… crise sanitaire oblige…

Je ne mets pas mon masque… oui, ce n'est pas bien mais pour une fois que je termine une course sans avoir besoin des secouristes… je ne vais pas m'asphyxier maintenant! Je prends le sac "ravito", la serviette souvenir "finisher" sans m'approcher trop des bénévoles et je quitte l'espace arrivée.

Un rapide bilan:

9h 24mn 21sec pour ces 52kms (j'arrondi, j'ai fait un petit détour…) et 217ème sur 239 arrivants (280 inscrits)

10mn50 au km (5,5km/h) c'est plutôt moyen comme vitesse, mais c'est avec les arrêts.

Mon km le plus lent: 21''12' et mon plus rapide: 5''58'

Un départ moins rapide que d'habitude; une impression de baisse de régime à mi-parcours, mais quand je regarde les temps au km de ma montre avec en parallèle le profil du parcours, ce n'est pas significatif. Je pense donc que c'était plutôt dans la tête.

Une fin de course difficile, surtout avec le profil du terrain, mais que somme toute j'ai assez bien gérée mentalement.

Moins de problème digestifs que d'habitude; je pense que ce que j'ai pris me convient mieux, même si je peux encore améliorer. Quasiment rien avalé de solide sur les 10 derniers kms, mais je n'ai pas senti l'hypo arriver, donc j'ai ménagé mon tube digestif.

Au niveau boisson, de l'eau uniquement et à priori suffisamment, car à part sur la fin et ma chute, je n'ai pas eu de souci de crampe.

Une prochaine course??? Pendant une bonne partie du trajet, je me suis dit comme les autres fois: "plus jamais!!!", et puis… après l'arrivée et ce sentiment de réussite… je me dis: "pourquoi pas?"

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